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Pacifique – « Le monde du silence n’existe pas »

Texte: Sophie Ruch: Remorqué par le voilier Fleur de Passion, une chaussette, destinée à récolter les micro-plastiques dans l’eau, traîne dans le sillage du bateau. Ce n’est pas la seule mesure scientifique faite à bord; l’association Pacifique cherche à cartographier son parcours sous diverses formes !

Après la BD, c’est les sons sous-marins qui intéressent ses membres.

De retour du Fleuve Amazone où il a nagé avec les dauphins roses, Michel André nous donne quelques informations :

le 1er juin 2016 – L’homme, sous l’eau, ne capte pas plus de 5% des sons, bruits, chants qui circulent. De ce fait, il a longtemps considéré qu’il n’y avait pas ou peu de bruit sous-marin. Pour preuve, Jacques-Yves Cousteau et Louis Malle signaient en 1956 un film documentaire intitulé « Le Monde du silence ». Des systèmes capables de capter les sons sous l’eau ont révélé qu’il n’en n’était rien. L’océan est un monde bruyant que l’homme pollue des sons de sa propre fabrication.

« Je vais vous raconter une histoire », glisse Michel André, directeur du laboratoire d’applications bioaccoustiques de l’université polytechnique de Catalogne. Il dirige le programme 20 000 sons sous les mers (voir encadré). « La pollution sonore est une pollution qui a commencé au début de l’ère industrielle, quand les premières machines, les premiers bateaux à moteurs sont apparus. Elle a donc un siècle, mais on en parle seulement depuis 20 ans, depuis que nous avons les moyens technologiques d’enregistrer les sons sous l’eau. Car l’homme n’entend pas sous l’eau, ou pas bien. Il ne capte que 5% de ce qui existe. » C’est pourquoi il ne s’est jamais rendu compte de l’augmentation du bruit sous l’eau.

Avec l’apparition des premiers relevés, l’homme s’est aperçu de l’existence d’une pollution sonore en comparant les prises de sons dans des espaces sous-marins épargnés par l’activité humaine à des espaces où se trouvait une grande activité humaine. Problèmes : cette pollution a-t-elle un impact sur les êtres vivants? Si oui lequel ou lesquels ? La faune est-elle perturbée ? Si oui, à partir de quel niveau sonore ?

Une échelle par et pour les hommes

Dans le milieu terrestre, il existe une échelle de bruits établie en décibels (dB). Cette échelle a été mise au point par et pour l’homme en fonction de ses aptitudes à capter les sons et de l’impact que les sons peuvent avoir sur son propre organisme (gêne, dommages,…). Sous l’eau il n’existe ni échelle, ni référence. Comment définir des seuils ? C’est là tout l’enjeu des spécialistes. « Nous avons commencé par nous intéresser aux cétacés considérant qu’ils étaient parmi les espèces les plus sensibles », explique Michel André. « Mais, d’abord il existe plus de 80 espèces et toutes ont des sensibilités propres, ensuite nous nous sommes aperçus que des invertébrés qui n’avaient pas d’organes dédiés à l’audition possédaient des cellules aux structures comparables à celles qui se trouvent dans les organes auditifs des dauphins et baleines. Ces cellules peuvent être endommagées par le bruit. Ce qui tuent pas directement les organismes touchés mais indirectement car cela perturbe leur l’alimentation, leur reproduction, etc. »

Voilà que l’affaire se complique et ne résout pas la problématique d’établissement d’un seuil. Or, tout dépend de ce seuil car c’est lui qui permettra ensuite de mettre en place des actions pour réduire et/ou prévenir la pollution. « Des actions qui ne seront pas des interdictions », insiste Michel André. « Le temps des débats stériles est révolus, nous devons tous travailler main dans la main, décideurs, associations, industriels pour avancer. Réduire le bruit sous l’eau ce n’est pas mettre un terme aux activités industrielles et de loisir mais peut-être remplacer les outils que nous avons à disposition actuellement. Nous collaborons déjà avec des industriels à ce sujet. »

Cartographier la pollution sonore sous-marine

Dans ce contexte, l’expédition de Fleur de passion via son programme 20 000 sons sous la mer, récolte des données. L’équipage prélève des sons pour établir une cartographie sous-marine de la pollution sonore dans l’hémisphère sud. « Il y a plusieurs volets dans cette histoire de pollution sonore », précise Michel André « il nous faut établir les seuils, comprendre et localiser les bruits dans toutes les mers du monde, développer de nouvelles technologies pour remplacer des technologies trop bruyantes d’aujourd’hui et il faut informer la société pour une prise de conscience globale. » Fleur de passion est là aussi pour parler, sensibiliser, informer. « Vous voulez savoir ce que chacun peut faire à son échelle pour réduire le niveau sonore ? », reprend Michel André en guise de conclusion. « Il peut continuer à nager tranquillement dans le lagon, cela n’a aucun impact. Mais dans la mesure du possible, il peut par exemple penser à éteindre son éco sonde une fois au mouillage. »

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Sophie Ruch

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