1. Ne désirez aucun des fruits de votre action.
En d’autres termes, vous vous détachez totalement des bénéfices de ce que vous faites – par exemple, lorsque vous bénissez des personnes que vous rencontrez dans la rue et que vous ne reverrez peut-être jamais. Parce que vous ne verrez jamais les résultats de vos bénédictions silencieuses et désintéressées, celles-ci constituent un pas important vers la libération intérieure. Vous ne recevez pas la moindre expression de louange ou de gratitude pour ces bénédictions silencieuses, ce qui est l’une des dimensions les plus merveilleuses de la bénédiction. Ce don constant et désintéressé met l’ego – qui normalement réclame constamment de la reconnaissance – au régime d’un amaigrissement radical ! Cette façon désintéressée de bénir les autres, constamment, quotidiennement, heure après heure, créera en vous un profond désir de bonheur authentique et total pour chaque créature, surtout si vous incluez l’environnement, les plantes et les animaux dans vos bénédictions…
2. Agir sans attachement à l’action elle-même.
Dans la pratique de la bénédiction, nous arrivons à un point où nous bénissons pour le simple plaisir de bénir, comme un parfum silencieux que nous envoyons, un chant silencieux. …
Finalement, vous n’aurez pas plus d’attachement à l’acte de bénir qu’à votre propre rythme cardiaque – et spirituellement parlant, la bénédiction est le rythme cardiaque de l’âme. La bénédiction devient aussi naturelle que la respiration et sans effort.
3. Ne vous considérez pas comme la cause ou la source de l’action.
La prochaine étape naturelle pour devenir un simple témoin de la vie en action est de prendre conscience du fait que, puisqu’il n’y a qu’une seule cause infinie et véritable dans l’univers – l’Amour infini et inconditionnel, source de tout bien – nous ne sommes pas la cause de la bénédiction, pas plus que le chant ou l’edelweiss ne sont la cause de leur propre beauté et de leur harmonie. Dans l’émerveillement le plus total, nous observons l’Amour agir en nous (plutôt qu’à travers nous). L’apôtre Paul a écrit dans un moment de profonde intuition mystique : “Ce n’est pas moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi” (Galates :20). Ici, le Christ doit être compris dans le sens de la vie, de la vérité et de l’amour divin en action – à travers et en tant que nos bénédictions – pour guérir le monde. Comme un levier, les outils les plus simples sont parfois les plus efficaces et les plus puissants. Tel est ce simple art.
Pierre Pradervand
Extrait de The Gentle Art of Blessing, pages152-154 (notre traduction)
