Entre les mondes
Mon histoire ressemble à celle de nombreux émigrés, mais ce qui la rend unique est mon expérience, qui est unique.
Je suis née à Alexandrie en Égypte le 1974, et j’ai toujours senti l’appel mystérieux et magique de l’Égypte, même si j’ai grandi entre l’Italie et la Suisse italienne.
Dans ma vie, j’ai visité une multitude d’endroits et j’ai rencontré des gens de cultures variées. Cela m’a amené à faire des comparaisons entre les différentes cultures, en particulier celles du Moyen-Orient et de l’Occident, ces deux dimensions qui appartiennent à mon histoire personnelle. J’ai découvert des paradoxes et des contradictions énormes et choquantes. Ce qui était juste pour une culture était faux pour l’autre, ce qui était acceptable et logique pour une culture ne l’était pas pour l’autre.
Un conflit culturel
Je suis donc arrivée à mon premier conflit intérieur, un « conflit culturel ». À laquelle de ces deux cultures est-ce que j’appartenais ? Laquelle devrait être ma référence pour devenir adulte ? Celle de ma naissance ou celle dans laquelle je grandissais ? Ce conflit m’a donné l’occasion de remettre en question beaucoup de mes croyances. Je me suis posée la question « qui suis-je ? ».
J’ai appris à me dés-identifier de mes deux cultures, grâce à mes expériences et mes voyages. Au Brésil, j’ai acquis une vision totalement différente du monde. En fait, pour comprendre le système, vous devez d’abord le « quitter ». C’est bien en prenant de la distance que j’ai pu démasquer ma culture. Or si vous parvenez à le faire avec votre propre culture, vous pouvez le faire avec toutes les autres. De cette façon, il est possible de comprendre quand un être humain parle ou quand sa culture (ou blessure) le fait à sa place. Quand un être humain pense ou quand c’est sa culture qui le fait à sa place. En fait, la culture n’est pas la nature.
En changeant la culture, nous pouvons changer le monde
J’ai prié pour que la vérité se manifeste et que je comprenne tout cela avec clarté. Je me suis beaucoup observée et plus je me regardais, plus j’avais soif de connaissance : ce qui me donnait plus de conscience élargissait ma conscience et m’apportait un nouveau changement qui m’apportait de nouvelles connaissances… une croissance infinie dans la spirale positive.
Liberté
Je me suis sentie libre et responsable d’ouvrir la cage de ma culture pour voler dans le ciel infini de l’Amour. Parfois, je me suis sentie seule dans mon « paradis », mais une fois connectée à l’Univers, il n’y a plus de place pour la solitude. Il a été et il est toujours douloureux de « convaincre » quelqu’un de quitter la cage qui est pourtant toujours ouverte. Il semble que les cultures nous aient mis en place un modèle parfait pour nous hypnotiser, devenant expertes en illusion. Il semble que nous avons oublié que c’est nous qui avons créé les règles, les croyances et les traditions. Mais si nous les avons créés, nous pouvons aussi les changer ! En changeant la culture, nous pouvons changer le monde.
La puissance de la danse
À 28 ans, au Brésil, j’ai vu le potentiel de la danse égyptienne (danse du ventre), capable de faire de véritables miracles dans les favelas, les prisons pour femmes, les foyers pour mineurs et les orphelinats. De retour en Europe, j’ai d’abord suivi des cours dans une école à Milan pour devenir professeur de danse égyptienne, ensuite je suis allée au Caire pour étudier le folklore égyptien.
La danse est ma plus grande enseignante de vie
Pour cette raison, je veux « danser la vie ». Cela est une véritable devise pour moi et m’a montré à quel point le corps est un canal de communication à tous les niveaux, que ce soit physique, émotionnel, psychologique, spirituel et cosmique. Grâce à la danse égyptienne j’ai pris conscience de mon corps, de mes pensées et de mes actions. Je suis donc devenue la réelle créatrice de mon existence, connectée avec ma partie la plus sacrée. Se comprendre soi-même facilite la compréhension des autres et leur rencontre. Se respecter et s’aimer soi-même, c’est respecter et aimer les autres. La danse m’a permis de me voir dans les autres, cela m’a fait comprendre comment le même mouvement se manifestait différemment dans chaque individu.
Le rythme du cœur
La danse m’a aussi montré que dans la vie, il y a des périodes où l’on danse des chorégraphies simples et d’autres où la chorégraphie est plus complexe. Parfois, il est aussi nécessaire d’improviser. Dans chacun de ces cas, le plus important est de rester connecté avec notre rythme, surtout celui du cœur.
Mouvement inclusif
Après avoir fondé l’école de danse Isis Osiris en 2004 et après avoir présenté pendant plusieurs années des spectacles nationaux et internationaux, pour partager la beauté de la culture millénaire égyptienne, est né en moi le besoin de partager une danse qui représentait tous les peuples de la Terre. Pour cette raison, j’ai cherché un mouvement qui symboliserait le monde entier et uni. J’ai été inspirée par les derviches tourneurs et par une danse folklorique égyptienne qui s’appelle Tannoura en référence à son mouvement tournant, inclusif et infini.
Cette Danse, je l’ai appelée OneDance. Elle représente l’union de l’humanité, de toutes les nations, cultures et religions du monde. L’idée de l’union se retrouve également dans la robe que j’ai conçue en Inde, sur laquelle sont cousus tous les drapeaux du monde. Grâce au mouvement tournant, les couleurs des drapeaux se confondent, brisant ainsi toutes les frontières.
La danse OneDance
OneDance est un moyen d’« autoguérison » qui voyage à la vitesse de la lumière. En quelques secondes, tous les carcans et toutes les structures construites par les cultures sont oubliés. Nous entrons dans une dimension dans laquelle nous pouvons oublier notre nom, notre âge, notre nation, la forme et le poids de notre corps. On en ressort régénéré avec une expérience vivante dans toutes les cellules. OneDance nous permet de nous libérer des conditionnements et des tabous dont nous ignorions même l’existence.
Rapeller
Tout ce que je fais pendant mes séminaires est de donner des inputs aux participants à se souvenir de ce mouvement naturel. Je le fais surtout à travers des jeux pour redevenir des enfants, des jeux où l’on trouve la confiance et la joie, où l’on se permet d’accéder à l’énergie du cœur en élevant nos propres fréquences qui entrent en résonance avec l’énergie universelle. Pour cette raison je danse avec conscience dans des lieux particuliers. De cette manière, nous pouvons activer les mémoires anciennes, renouer avec le sacré et réveiller la véritable culture à laquelle nous sommes tous connectés : la culture humaine.
MeditAction
Dans la pratique du mouvement tournante, j’ai trouvé tout ce qui est nécessaire pour évoluer, s’élever et se développer naturellement. Par exemple, l’expérience du temps hors du temps, l’affaiblissement de la personnalité, le retour de l’enfance, l’abandon avec confiance, la perte de contrôle, la foi en tous les possibles et la recherche de son propre centre où la paix de l’âme existe. Le mouvement tournante modifie les informations dans nos cellules et par conséquent la vibration de notre aura, synonyme de conscience.
Tu es un instrument divin merveilleux. Peut-être que tu es simplement désaccordé. Je te souhaite de pouvoir te réaccorder pour être encore en harmonie avec l’accord divin.
Samah Gayed
Danseuse et enseignante de danse – Opératrice holistique – Master en communication interculturelle – Médiatrice interprète interculturelle – Journaliste – Broadcaster – Clown docteur.
Toutes ces activités m’aident à me dissocier du seul rôle que nous jouons dans la vie. Je pourrais me qualifier comme une “spécialiste de la diversité”.
