Récemment, j’ai été invité à participer à un événement sur la compassion sur Internet. L’un des participants juifs, un certain rabbin Ariel, a raconté l’histoire de compassion la plus émouvante que j’aie jamais entendue de toute mon existence.
Son fils participait à un voyage d’étude à l’étranger pour visiter les tristement célèbres camps de concentration nazis en Pologne où les Juifs avaient été détenus pendant la dernière guerre – et où tant d’entre eux sont morts. L’un de ses amis les plus proches disparut pendant plusieurs heures alors qu’ils visitaient l’un des camps. Lorsqu’il est revenu, on lui demanda où il était allé. Et il raconta au fils d’Ariel qu’il avait rendu visite à un vieil homme polonais qui avait sauvé la vie de son arrière-grand-mère. Elle et son mari avaient été déportés dans ce camp pendant la guerre. Le camp était divisé en deux sections, une pour les femmes, une pour les hommes. Ces derniers travaillaient dans un élevage de lapins exploité par les nazis et le surveillant de l’élevage était un civil polonais de 19 ans.
À un moment donné, l’arrière-grand-mère se coupa le bras et la plaie ouverte commença à s’infecter gravement. Il n’y avait bien sûr aucun médicament disponible pour les détenus juifs et son bras enfla et il était évident que tôt ou tard, elle allait mourir. C’est alors que le surveillant polonais fit quelque chose d’incroyable. Il sa coupa le bras et mit sa blessure sur celle de la grand-mère afin de contracter l’ infection, ce qui se produisit très rapidement. En tant que surveillant de la ferme des lapins, il alla voir les nazis et leur dit : “Ecoutez, je fais du bon travail pour vous, mais j’ai besoin de médicaments si je ne veux pas mourir. S’il vous plaît, donnez m’en”. Ils lui fournirent les antibiotiques nécessaires qu’il s’empressa de partager avec l’arrière-grand-mère, lui sauvant ainsi la vie. Et le rabbin Ariel de conclure en disant que l’ami de son fils était allé rendre visite au superviseur polonais, aujourd’hui âgé de 92 ans, qui vivait à proximité. Cet homme, qui avait sauvé la vie de son arrière-grand-mère, était la raison pour laquelle il était là pour raconter cette histoire.
Dans mon livre 365 bénédictions pour me guérir et guérir le monde,
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Approfondissement de ma compassion
L’amour dans sa dimension de compassion constitue une des fondations de toute société civilisée. C’est la compassion qui me rend sensible à la souffrance, quelle que soit la forme que prend cette dernière. C’est la compassion qui élargit mon cœur et me rend sensible à un besoin l’autre côté de la planète, qui me rend capable de voir un frère dans le mendiant en haillons dans la rue ou une sœur dans la jeune prostituée du bar du coin.
Puisse ma compassion sans cesse approfondir mon désir de soulager la souffrance du monde et encore plus mon désir de le guérir.
Puisse ma compassion me faire accueillir toute souffrance dont je deviens conscient, non pour la prendre en moi et souffrir avec l’autre, mais, avec l’inspiration de la grâce, pour l’élever en pensée afin de la déposer aux pieds de l’Amour infini qui dissout toute obscurité et soulage toute douleur.
Plutôt que de me lamenter sur l’injustice du monde ou les catastrophes ici et là, puisse la compassion me pousser à ouvrir mon cœur, mes mains ou mon portefeuille (et pourquoi pas les trois ?) pour soulager la douleur traversée par d’autres.
Et puisse mon quotidien ou le journal télévisé devenir tous les jours mon livre de prière à mesure que j’inverse les tristes apparences qui y sont décrites, sachant que derrière cette scène matérielle si troublante, voire hypnotique, existe une tout autre Réalité de lumière éternelle et d’un Amour universel et inconditionnel qui nous attend tous.
Que ma compassion embrasse Ta merveilleuse création, de l’insecte minuscule à l’énorme baleine bleue, du modeste arbuste aux séquoias imposants ou aux cèdres du Sahara vieux de 3 000 ans, du minuscule ruisseau à l’océan infini, car Tu les as créés pour notre jouissance et notre plaisir.
Et finalement puisse ma compassion être si alerte et sensible qu’elle apprend à percer le voile de l’ignorance qui me fait voir un monde de souffrance là où une vision plus claire me fait discerner la glorieuse omniprésence de l’Amour infini et de sa parfaite manifestation partout.
Peut-être qu’en plus de meilleurs programmes de développement, de meilleurs services sociaux (et ceux-ci sont requis d’urgence presque partout), nous pourrions ajouter un peu plus de compassion ?
C’est peut-être l’élément manquant dont nos sociétés ont tant besoin.
Pierre Pradervand
Octobre 2022
Source : https://gentleartofblessing.org/fr/un-exemple-rare-de-compassion/