L’autonomie… Nous en rêvons tous alors que nous restons dépendants du système. Comment en sortir ? L’expérience de Brigitte et Patrick Baronnet est inspirante, sa réalité nous donne de l’espoir. C’est une histoire d’harmonie avec les quatre éléments… ou comment l’Homme en son centre peut s’aligner avec l’environnement pour atteindre l’équilibre et l’autosuffisance.
Brigitte et Patrick Baronnet ont tout envoyé balader il y a 48 ans pour poser leurs valises dans un petit village français de Loire-Atlantique. Ils sont depuis devenus des pionniers de l’autonomie alimentaire et énergétique et revendiquent une « sobriété heureuse », tout en ayant une télé, un réfrigérateur, un téléphone portable et un ordinateur… A leur arrivée il y a près de 50 ans, le pari audacieux de ces deux parisiens a fait sourire les villageois qui les prenaient pour de doux dingues. Depuis, le couple a accueilli près de 50 000 personnes curieuses d’apprendre les techniques et procédés qui leur ont permis de vivre en autonomie quasi complète sur un demi-salaire. « On a remplacé le salaire par une production directe et on a supprimé les besoins induits par la publicité. On a remplacé le supermarché par un jardin, les factures d’électricité par une autonomie énergétique solaire et éolienne, les factures de chauffage par l’ébarbage de bois, on a supprimé les banques, les emprunts et les intérêts… On a choisi notre dépendance, celle aux 4 éléments ! La sobriété doit être heureuse, rajoute Patrick. Nous ne renonçons pas, nous choisissons un mode de vie qui n’obéit pas aux injonctions de la société de consommation ».
Ce que leur permet leur maison du sol au toit. Un toit sur lequel on aperçoit les panneaux solaires avec en arrière plan les éoliennes. Autonome en eau depuis 48 ans et en électricité depuis 21 ans, économe en énergie, avec un jardin Mandala cultivé en permaculture et les légumes partagés avec les 6 habitants de l’éco-hameau qui ont rejoint le couple dans cette aventure. Ici rien ne se perd et tout se transforme. Le soleil et le vent alimentent la maison en énergie suffisante pour faire fonctionner les instruments électroménagers. L’eau de pluie est récupérée, stockée et filtrée naturellement pour devenir idéale à la consommation humaine. Enfin la terre nourrit les habitants avec les légumes organiques qu’elle produit. L’homme contribue à ce dispositif ingénieux en produisant un engrais de qualité. « Quelle idée de déposer nos matières organiques dans de l’eau potable ! C’est absolument aberrant alors que les toilettes sèches permettent une importante économie en eau mais surtout, une fois transformées par le compost, les matières fécales deviennent un humus presque aussi riche que celui de la forêt. »
Les habitats construits en chantiers participatifs proposent des architectures innovantes. Terra, une jeune femme architecte qui les a rejoint récemment, a construit sa maison ronde de 30 m2 avec… de la paille, de la terre et du bois pour seulement 10 000 euros ! Mais le nerf de la guerre restera toujours, comme le précise avec humour Patrick, le PFH –entendre ce Putain de Facteur Humain- qui, dans une vie en communauté, représente le principal écueil.
Mais dans l’éco-hameau du Ruisseau l’harmonie coule. Chacun vit dans sa sphère d’intimité tandis que des espaces en commun permettent de mutualiser les initiatives, de se comprendre, de désamorcer les conflits pour bien vivre ensemble. Le Zom, une grande maison dôme, accueille les habitants de l’éco-hameau pour les réunions mais aussi du public extérieur pour des stages de Yoga, de danse et d’autres activités en accord avec la paisibilité du lieu. Patrick et Brigitte Baronnet n’ont pas d’autre but que d’essaimer, de faire connaître un mode de vie parfaitement reproductible, encore faut-il être prêt à quelques efforts de manche et de coude… le paradis se gagne mais il se partage !