Texte : Pierre Pradervand
Bienvenue, chère amie ou cher ami, à une pratique qui depuis la nuit des temps élève, enrichit et transforme des personnes de toute croyance, race, âge, occupation … une pratique non confessionnelle que même des agnostiques et des athées pratiquent.
Il existe de nombreuses façons de pratiquer la bénédiction, depuis la forme souvent très ritualisée d’un prêtre ou d’un pasteur à la fin d’un service religieux à la forme très libre et constamment renouvelée décrite ici, qui est le résultat d’une puissante expérience spirituelle que j’ai vécue il y a de nombreuses années.
A l’époque, je travaillais dans le domaine humanitaire pour un groupe d’ONG européennes actives dans le domaine du développement international. Mon travail consistait à mettre sur pied des programmes éducatifs sur les relations Nord-Sud et les problèmes de développement pour les écoles. J’adorais mon travail et je m’y consacrais entièrement – j’avais même un lit de camp au bureau pour les jours où je manquais le dernier train pour rentrer.
A un moment, j’eus très envie de créer une exposition itinérante sur la faim pour sensibiliser les élèves à un des plus grands défis de la planète. Comme il n’y avait pas d’argent dans le budget pour ce projet, j’y investis une part très substantielle de mes économies. Ce n’était jamais arrivé dans l’histoire de ces organisations qu’un simple employé investisse ses propres fonds pour mieux faire son travail ! L’exposition, qui s’intitulait « Aujourd’hui, vaincre la faim » eut un grand succès et on en parla même dans la presse. Elle fut largement applaudie par mes employeurs.
Parallèlement à mon travail, j’étais actif dans une campagne mondiale contre la faim qui visait à une mobilisation citoyenne contre ce fléau. Le slogan de la campagne était « La fin de la faim pour l’an 2000 » (un slogan identique à celui d’une grande organisation paysanne du Sénégal avec laquelle j’avais collaboré étroitement du temps où je travaillais en Afrique de l’Ouest).
Mes employeurs n’approuvaient pas du tout cette campagne et, malgré le pouvoir de mobilisation très fort sur les jeunes de cette dernière, m’interdirent d’en parler dans les écoles, ce qui me semblait incompréhensible. Mais je me pliai à leur injonction.
Peu de temps après, je fus convoqué à une réunion de travail par ces derniers, réunion qui se déroula sans le moindre procès-verbal. Mes employeurs me dirent sans ambages que la campagne mondiale ne leur plaisant pas du tout, ou bien je cessais de dire que l’on pouvait mettre fin à la faim d’ici l’an 2000 (slogan utilisé aussi par une grande organisation paysanne sahélienne, comme déjà mentionné), ou bien je devais quitter mon travail! J’en fus abasourdi. Ne désirant pas commettre un hara-kiri moral, je partis.
L’injustice de la situation était tellement énorme que je développai un ressentiment immense qui me dévorait très littéralement. Je ne pensais qu’à cela du matin au soir – c’était devenu, en termes psychologiques, une obsession. J’eus beau méditer, prier, étudier des textes spirituels, rien n’y fit. J’étais désespéré, car je me rendais compte que je me faisais du tort à moi-même avant tout, ce qui est toujours le cas du ressentiment.
Pourtant un jour, en lisant le Sermon sur la Montagne, un des textes les plus universels de la littérature spirituelle mondiale (voir Evangile de Mathieu chap.5-7), les mots « Bénissez ceux qui vous maudissent » furent comme un rayon de soleil qui traverse un ciel d’orage noire lourd. Mais bien sûr! C’était tellement évident et clair. Et à l’instant même, je commençai à bénir les personnes concernées, surtout celle qui était à l’origine du « complot » pour se débarrasser de ma personne pour des raisons qui n’avaient strictement rien à faire avec mes performances. Je les bénis dans leur plénitude et leur joie, leur santé et leurs finances, leur vie de famille et leur travail … la liste était infinie.
Au début, ce fut au niveau du mental. Mais très rapidement, cela descendit au niveau du cœur, car la bénédiction est à 100% une énergie du cœur. Et soudain, quelques semaines plus tard, je commençai à bénir les gens dans la rue, à la poste, au supermarché… partout. Cela devint quelque chose de si joyeux, de si profondément satisfaisant et qui me nourrissait au plus profond de mon être, que je parcourais les trains dans toute leur longueur deux fois pour bénir absolument tous les voyageurs.
Et je commençai à avoir des expériences étonnantes. Je portais les deux lourdes valises de mon ami Demba, l’agriculteur sénégalais fondateur de l’organisation paysanne susmentionnée, en direction de la gare où il prenait le train. Nous croisâmes un homme dont le regard était un des plus vides et désespérés que je crois avoir jamais vu. Je pensai, « Le pauvre, il doit être drogué » et je le bénis immédiatement. Au moment de nous croiser, il me donna en plein visage un coup de poing d’une telle violence que je tombai sur le trottoir, lâchant les deux valises. L’homme partit en courant. Je commençai à saigner abondamment. Immédiatement, je dis à Demba, « Bénis-le, bénis-le ».
Je me relevai, empoignai les deux valises, et nous continuâmes en direction de la gare pour ne pas manquer le train. Quelques instants plus tard, le saignement avait totalement cessé. En rentrant à la maison, je me rinçai le visage, sans même regarder les dégâts, et en fin d’après-midi, la grosse boursouflure avait complètement disparu.
A la même époque, je préparais le texte d’une conférence que l’on m’avait demandé de donner à une rencontre internationale de jeunes sur le thème « Guérir le monde ». Soudain, pendant que j’écrivais, je reçus une inspiration comme jamais dans ma vie. Je me sentais dans la position d’un scribe sous dictée et ma main avait peine à suivre les idées qui jaillissaient en abondance. Le résultat fut le texte « Le simple art de bénir ».
Dans les mois qui suivirent, je commençai à partager le texte avec mes nombreux correspondants à travers le monde, tout en continuant à faire des expériences étonnantes avec la pratique de la bénédiction. Au fil des mois et des années, le nombre des réactions positives que je reçus du monde entier me persuadèrent d’écrire le livre « Vivre sa spiritualité au quotidien » qui existe maintenant en neuf langues.
Une douzaine d’années après que j’aie dû quitter mon travail, j’ai rencontré la personne qui avait ourdi le « complot » qui m’avait poussé à abandonner mon emploi. En la voyant, j’ai ressenti une des plus grandes explosions de joie de mon existence. Nous avons dîné ensemble, et toute la soirée mon cœur chantait. Cette joie est restée avec moi plusieurs jours. Ce n’est que des années plus tard que j’ai réalisé que l’explication de cette joie était contenue dans le paragraphe du texte sur l’art de bénir qui dit : « Quand dans votre journée, quelque événement inattendu vous bouleverse, vous autant que vos plans, éclatez en bénédictions, car la vie est en train de vous apprendre une leçon, même si sa coupe peut vous sembler amère. Car cet événement, que vous pensez si indésirable, vous l’avez vous-même suscité, afin d’apprendre la leçon qui vous échapperait, si vous hésitiez à la bénir. Les épreuves sont des bénédictions cachées, et des cohortes d’anges suivent leurs traces. » C’est parce que j’avais béni ceux qui m’avaient « maudit » en me mettant dans une situation impossible qu’une des plus grandes bénédictions de ma vies s’était manifestée à moi dans la découverte du pouvoir de la bénédiction. Celle-ci a béni des milliers de personnes dans de nombreux pays de la planète (le livre existe maintenant dans neuf langues).
Car du fond du couloir de la mort du Texas aux villages paysans du Sahel décimés par la faim et le sous-développement, sans parler de simples citoyens des cinq continents, les témoignages ne cessent d’affluer depuis 30 ans sur l’utilité immédiate de cette pratique si simple. Et c’est sans doute une des clés de sa réussite. Ajoutez-y la sincérité et la persévérance, et vous comprendrez pourquoi tant de gens l’ont adoptée comme le fondement même de leur spiritualité et, pour certains, de leur existence.
En plus du texte de base (texte et audio) le site offre la superbe vidéo créée par notre webmaster, Jane Young, qui a été vue par plus de 124,000 personnes. Jane a aussi récemment créé une version en espagnol.
Bien que le focus principal de ce site soit la bénédiction, nous voulons aussi présenter une vision non dualiste de la spiritualité, i.e., une vision de l’unité de tout – humains, animaux, plantes, environnement, etc.