Ce jour, je m’en suis allée cueillir la rose, je m’en suis allée chanter aux arbres, je m’en suis allée baigner dans le vent, je m’en suis allée étinceler dans les rayons d’un soleil tellement enivrant. Ce jour, j’ai oublié à quel point la vie était compliquée, à quel point JE me la rendais compliquée. Ô belles âmes sur ma route, ô moments de partage, de folie, de tendresse parfois aussi, je vous chéris.
Ce jour, je te regardais, je t’admirais, puissant mais plein de douceur…, te balançant dans les remous du vent, les racines ancrées dans cette terre nourricière et les bras levés vers le ciel, comme pour lui dire que tu me protégeais des aléas de l’existence. C’est contre ton écorce que fut mon refuge, tes douces feuilles s’ébattant joyeusement loin au-dessus de ma tête, comme pour balayer mes pensées, emportant avec elles les notes de ma voix.
Assise contre l’arbre, j’ai fouillé dans mes poches. J’y ai trouvé de l’amour, des sourires par milliers et des éclats de rire enchantés. Je les ai laissés s’envoler dans les bourrasques colorées de ce ciel printanier et je les ai vus grandir pour appartenir à l’univers tout entier.
Au fond d’une poche, tout au fond, j’ai aperçu les larmes. Elles retenaient prisonniers la noirceur et le malheur. Elles cachaient la douleur. Et grâce à un souffle de vent irisé, la poche s’est refermée. Jusqu’à la prochaine fois.
Je n’avance pas contre le vent, je n’avance pas avec le vent, je suis le vent…