Marche calmement au milieu du bruit et de la hâte
et pense à la paix du silence. Autant que possible sans te laisser tomber,
être en bons termes avec tout le monde.
Dis ta vérité calmement et clairement,
et écoute les autres,
même s’ils sont ennuyeux et ignorants,
car eux aussi doivent porter le fardeau de leur destin.
Évite les bruits et les querelles.
Ils confondent l’esprit.
Si tu te compares aux autres,
tu peux devenir arrogant ou amer,
parce qu’il y aura toujours des gens,
qui sont plus importants ou plus faibles que toi.
Réjouis-toi de ce que tu as accompli et de tes projets.
Fais des efforts pour ta propre carrière,
aussi humble qu’elle puisse être ;
elle est une possession fixe dans le changement du temps.
Fais attention à tes transactions,
parce que le monde est plein de tromperies.
Et ne laisse pas les bonnes choses hors de ta vue,
parce que la vertu est aussi présente :
Nombreux sont ceux qui aspirent à des idéaux,
et les héros sont partout dans la vie.
Sois toi-même.
Surtout, ne simule pas de mauvais sentiments.
Ne sois pas non plus cynique à propos de l’amour,
car malgré toute la désolation et la déception, elle ne se fane pas,
mais continue à pousser comme l’herbe.
Écoute bien les conseils de l’âge,
et renonce avec grâce aux choses de la jeunesse.
Renforce les pouvoirs de ton esprit,
pour te protéger en cas de malheur soudain.
Ne te torture pas avec des illusions.
Beaucoup de peurs proviennent de l’épuisement et de la solitude.
Avec la discipline appropriée,
sois gentil avec toi-même.
Tout comme les arbres et les étoiles,
toi aussi tu es un enfant de l’univers.
Tu as droit à ton existence.
Et que tu le comprennes ou non,
le monde se déroule comme il se doit.
Sois donc en paix avec Dieu,
tout ce qu’il représente pour toi,
et quels que soient tes désirs et tes luttes
dans la bruyante confusion de la vie –
garde la paix dans ton âme.
Avec toutes les tromperies, les corvées et les rêves de fugue
c’est toujours un monde magnifique.
Souris. Efforce-toi d’être heureux.
☆ ☆ ☆
« Desiderata » de Max Ehrman –
Ce poème est devenu une sorte de talisman dans les années 70, pendant le mouvement hippie ; on croyait que tout ce qui y était écrit arriverait à celui qui le recevait.
Et c’était ainsi !
