La diversification de l’offre au sein de l’industrie du surf passe de plus en plus par des arguments commerciaux dits « écologiques ». Il est cependant difficile de faire le tri entre les initiatives qui ont un réel impact et les autres. La wax, ne fait pas exception. Hormis les grandes enseignes, il existe aussi quelques petites marques qui présentent des projets intéressants mettant en avant la proximité et la durabilité de leur produits. C’est le cas de l’entreprise landaise Simwax.
La wax traditionnelle n’est pas exempt de problèmes sanitaires et écologiques. En effet, l’« anti-glisse » des surfeurs, qui est la plupart du temps issue de produits pétrochimiques, a un coût écologique de fabrication important et constitue un danger pour l’environnement et pour l’homme de par son contact direct avec l’Océan et le surfeur. La diffusion dans l’eau de « micropolluants » difficilement dégradables fait de la wax l’un des accessoires les plus toxiques de la panoplie du surfeur. Devant ce constat, plusieurs marques proposent des produits sous le label « ecofriendly » ou « verts ». Cependant ces derniers ne réduisent, pour la plupart, que très partiellement la part de produits toxiques (comme l’a montré le test du laboratoire RESCOLL).
Pour le consommateur, il semble alors difficile de faire le tri à la vue de cette déferlante d’arguments commerciaux mais, il existe aussi des initiatives plus modestes qui repensent le problème de la wax dans une perspective locale et durable. C’est le cas de Simon Cassen, créateur de Simwax, qui a mis au point un produit utilisant des matières premières naturelles et régionales en France dans les Landes.
Partant d’un besoin personnel, l’artisan a voulu créer « un produit original et respectueux de l’environnement ». Pour ce faire, il utilise d’une part, de la cire d’abeille et, d’autre part, de la résine de pins. La fabrication de la simwax se déroule dans une grange à l’abri des regards. La cire d’abeille brute est chauffée et fondue puis, à une certaine température, la résine de pins est ajoutée au mélange. Ensuite, un autre ingrédient (secret) est incorporé au reste. Finalement, le mix chaud est placé dans des moules avant de refroidir, de durcir et d’être démouler. La conception du produit a pris du temps car, comme le note Simon Cassen, « il fallait trouver la bonne recette : la plus écologique tout en étant performante. » Aujourd’hui le concepteur est satisfait du résultat.
Au-delà de l’intérêt commercial, Simon Cassen aimerait « interpeller les surfeurs sur des problématiques environnementales. Les abeilles, par exemple, sont le symbole du dérèglement climatique. Ce sont des insectes indispensables pour la survie des hommes et elles sont en difficulté aujourd’hui.» Aussi, la réflexion sur une nouvelle façon de produire dans l’industrie du surf fait partie du projet. Les grandes marques produisent souvent loin des lieux de vente en utilisant des matières premières venant encore d’autres contrées. Ce fonctionnement insinue des coûts énergétiques importants. À l’opposé, le projet de Simwax se veut géographiquement plus sensé. Comme le dit Simon Cassen : « il m’a semblé important d’essayer de prendre des ressources naturelles à côté de chez moi et d’en faire quelques choses qui correspond à un besoin local ».
Malgré la qualité du produit et sa conception respectueuse de l’environnement, sa commercialisation n’est pas évidente car, selon son créateur, la simwax est éloignée des conceptions traditionnelles de la wax comme sa couleur par exemple (un peu jauni pour la simwax). Aussi, pour Simon Cassen, il semble que « la conscience écologique est encore loin d’être au changement, même dans le monde du surf. La plupart du temps, le surfeur veut de la wax pas chère, blanche qui fonctionne bien et l’argument écologique reste anecdotique ».
L’entreprise « Simwax » n’a pas l’ambition d’inonder le marché mondial. Le projet veut répondre à un besoin local en produisant proche des lieux de commercialisation et en utilisant le plus possible des matières premières non toxiques et durables. Dans le contexte d’un marché du surf qui se délocalise tout en satisfaisant- en surface – la conscience du consommateur avec des arguments commerciaux « eco-friendly », il parait important de s’intéresser à de petites initiatives ayant une vision durable et sincère comme « Simwax » dans les Landes.http://simwax.jimdo.com/