Texte: François de Siebenthal
Les manipulations continuent:
Initiative gauchiste ?
Faux, elle est pour le bien commun de tous, sauf quelques rares banquiers, financiers et actionnaires privilégiés.
Contrôlée de l’étranger ? Faux, elle est signée par plus de 110’000 suisses, qui ont pris quelques bonnes idées aussi chez quelques amis, de plusieurs pays. Et alors… les arguments volent très bas !
» Les initiants ont jugé « ridicules » les accusations selon lesquelles ils seraient pilotés de l’étranger pour tester en Suisse un système aux conséquences inconnues. Il y a un soutien financier international, mais il reste faible (pas plus de 7000 francs), selon Reinhold Harringer. Et de noter que la BNS a aussi des contacts internationaux. »
Plus d’arguments pendant la conférence de presse
Quelques affiches officieuses.
Article de l’ATS
L’argent électronique devrait être aussi sûr que les espèces dans un coffre. Les partisans de l’initiative dite «Monnaie pleine» affirment pouvoir lutter efficacement contre les bulles financières et les faillites bancaires. Ils ont lancé jeudi leur campagne.
Les initiants ont jusqu’au 10 juin pour convaincre une majorité de la population de l’efficacité de leurs recettes. Au Parlement, il ne s’est trouvé qu’une dizaine de conseillers nationaux essentiellement de gauche pour soutenir l’initiative populaire «Pour une monnaie à l’abri des crises: émission monétaire uniquement par la Banque nationale!», lancée par l’association Modernisation Monétaire (MoMo).
Actuellement, la création d’argent repose sur l’émission de pièces et de billets par la Banque nationale suisse (BNS), l’achat de devises ou de papiers valeurs par cette dernière ainsi que l’octroi par la BNS de crédits aux établissements bancaires et les prêts de ces derniers.
Les banques commerciales peuvent quant à elles créer de la monnaie scripturale. Cet argent comptable ne représente pas un moyen de paiement légal. Un compte bancaire constitue une créance des clients, soit la promesse des établissements de leur payer le solde en billets et pièces.
Changer la donne
Les initiants critiquent ce système qui s’accompagne de formation de dettes. Les banques créent plus d’argent que nécessaire. Avec l’initiative, la BNS produirait l’ensemble de la masse monétaire, sans dette. La banque centrale devrait donc transférer cet argent directement à la Confédération, aux cantons ou aux citoyens.
«Les recettes de la création monétaire reviennent ainsi à la collectivité au lieu d’aller financer les bulles spéculatives.» L’approvisionnement en crédit de l’économie et des ménages serait assuré par des prêts de la BNS aux banques.
La politique monétaire ne serait plus mise en oeuvre par le biais de taux d’intérêt, mais par la gestion de la masse monétaire. Selon les initiants, l’argent de tous les comptes courants serait entièrement sécurisé. L’Etat n’aurait plus à sauver des banques à coups de milliards versés par les contribuables pour assurer le service des paiements.
Système plus sûr
«Notre argent bien mérité» ne doit pas disparaître alors que la prochaine crise financière approche déjà, font valoir les initiants. Rien ne promet que les banques pourront encore payer les avoirs de leurs clients. D’autant plus que la monnaie en circulation est constituée à 90% d’argent scriptural virtuel.
Comme en 1891, lorsque la BNS a reçu le monopole de l’émission des billets de banque, il faut désormais lui confier cette fonction pour la monnaie scripturale. La Suisse pourra ainsi entrer en toute sécurité dans l’ère à venir des cryptomonnaies. (ats/nxp)
Question essentielle
Il est faux de prétendre que ce texte est d’une extrême complexité, a lancé Raffael Wüthrich, membre de l’équipe de campagne, devant la presse. Il s’agit de savoir qui devrait régir l’argent et donc le pays.
« Qui est à même de gérer au mieux le privilège de la création monétaire pour garantir le bien-être général de notre pays ? Les banques commerciales privées qui sont liées par leurs actionnaires dispersés dans le monde et par le principe du profit maximal ou une institution comme la Banque nationale suisse (BNS) ? ».
Service public
Dans une démocratie, seul le souverain peut trancher cette question et pas des professeurs d’université ou le président de la BNS. Selon le coordinateur de la campagne romande Jean-Marc Heim, il s’agit d’une question de service public, tout comme celle qui vient de concerner la redevance radio-TV.
Appelant Guillaume Tell et Helvétia à la rescousse, les partisans de la « Monnaie pleine » vont faire campagne avec une affiche montrant la face d’une pièce d’un franc accolée à la question « qui doit créer notre argent ? ». Un dépliant sous forme de billet de 20 francs plié est également distribué.
Les initiants ont jugé « ridicules » les accusations selon lesquelles ils seraient pilotés de l’étranger pour tester en Suisse un système aux conséquences inconnues. Il y a un soutien financier international, mais il reste faible (pas plus de 7000 francs), selon Reinhold Harringer. Et de noter que la BNS a aussi des contacts internationaux.
Créer de l’argent
Actuellement, la création d’argent repose sur l’émission de pièces et de billets par la BNS, l’achat de devises ou de papiers valeurs par cette dernière ainsi que l’octroi par la banque centrale de crédits aux établissements bancaires et les prêts de ces derniers.
Les banques commerciales peuvent quant à elles créer de la monnaie scripturale. Soit 90% de l’argent en circulation, selon les initiants. Cette monnaie comptable ne représente pas un moyen de paiement légal. Un compte bancaire est une promesse des banques de payer le solde en billets et pièces.
Changer la donne
Les initiants critiquent ce système qui s’accompagne de formation de dettes. Les banques créent plus d’argent que nécessaire. UBS et Credit Suisse produisent à eux seuls environ 50% de l’argent électronique en Suisse, a souligné l’économiste tessinois Sergio Morandi.
Le système actuel a plusieurs défauts. Selon M. Heim, la politique d’expansion de la masse monétaire poursuivie ces dernières années par les banques commerciales n’a fait qu’accentuer les écarts sociaux. Le franc a perdu la moitié de sa valeur depuis les années 1970, a ajouté Katharina Serafimova.
La Suisse a en outre été confrontée à une inflation sur les marchés immobiliers. Après plus de 400 crises de par le monde ces 40 dernières années, la réponse a été de réglementer toujours davantage sans que cela réduise l’instabilité, a critiqué la partisane de l’initiative.
Monopole
Avec l’initiative, la BNS produirait l’ensemble de la masse monétaire. Comme en 1891, lorsqu’elle a reçu le monopole de l’émission des billets de banque, il faut désormais lui confier cette fonction pour la monnaie scripturale.
La Suisse pourra ainsi entrer en toute sécurité dans l’ère à venir des cryptomonnaies, selon les initiants. L’Etat n’aurait plus à sauver des banques à coups de milliards versés par les contribuables pour assurer le service des paiements. L’approvisionnement en crédit de l’économie et des ménages serait assuré.
Les banques commerciales pourront seulement se procurer de l’argent auprès des uns pour le prêter aux autres. Elles géreront les comptes courants en monnaie pleine. Cela les rendra par exemple pour la première fois entièrement sûrs, selon Reinhold Harringer.
La BNS pourra continuer à acheter des devises étrangères et à effectuer des opérations d’open market. S’il faut lutter contre la déflation en cas de croissance, elle transférera l’argent directement à la Confédération, aux cantons ou aux citoyens. Pour l’équivalent de quelques centaines de francs par an et par habitant, estiment les initiants.
(nxp)
Le texte de l’initiative officiel:
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