Assise sur ma terrasse face aux splendeurs de la montagne
j’admire la lune émergente.
Elle est pleine et lumineuse, comme une princesse dans sa robe
dorée ou plutôt une demoiselle partant au bal, insouciante et
naïve, n’ayant que peu conscience de sa beauté, de sa lumière et
de sa joie qui rayonne alentour.
De ces mots, en moi résonnent une expérience, un apprentissage
que la vie m’a offert et qui me semble bon de donner en partage.
Cette vie m’a donné l’opportunité d’expérimenter la puissance
d’un sourire, la lumière d’un coeur ouvert, le pouvoir magique de
l’Amour, de comprendre un peu plus la vraie nature de ce qu’est la
vie.
Souvent nous cherchons loin dans les recoins de la
compréhension mentale le pourquoi de nos difficultés mais au
final c’est dans le coeur ouvert que réside la solution. En essayant
de donner à chaque instant le maximum de bienveillance autour
de soi, dans de petites attentions ou de simples gestes que les
choses changent et se transforment durablement.
Un jour, lorsque j’avais 11 ans j’ai vu cette lune identique à celle
d’aujourd’hui, belle et brillante dans sa robe veloutée. Elle était
pleine et majestueuse, surplombait la montagne enneigée.
Avec mon petit frère chéri nous sommes allés l’embrasser, la
saluer tout en jouant dans l’insouciance de nos âmes d’enfants.
Une boule me serrait le ventre mais je ne m’y suis pas attardé
tellement le moment était doux et rempli de complicité. Ensemble
bras dessus, bras dessous nous avons contemplé cette force de la
nature, nous faisant sa révérence en passant lentement derrière la
montagne. L’image de cette demoiselle nous quittant, faisant place
à un ciel noir, reste profondément gravée en moi.
En enfants sages nous sommes allés nous coucher. J’avais la boule
au ventre ne sachant décrire quelle était cette intuition qui
s’agitait en mon antre comme un signal lointain de précaution.
Comme à l’accoutumée mon petit frère dans la nuit est venu se
cacher dans mon lit, perturbant mes pensées nocturnes et
m’agacer comme il le faisait si bien régulièrement.
Si je m’étais doutée que ce serait la dernière fois qu’il partagerait
ma couche je l’aurais embrassé, câliné et surtout je n’aurais pas
manqué de lui dire « Je t’Aime », dans la douceur des
profondeurs de mon coeur (celui que l’on retient bien trop
souvent).
Mais il en fut autrement et le lendemain il nous quitta
soudainement.
Durant de longues années je l’ai pleuré, je l’ai cherché, je l’ai
questionné. Mon visage était devenu tristesse et mon coeur rempli
par la grisaille de la douleur.
Cherchant, tournant, virevoltant, j’ai finalement croisé les
couleurs bienfaitrices de la toile et de ces peintures qui m’ont
appris à redonner de la joie dans la vie à laisser sortir les
émotions douloureuses.
J’ai compris la puissance de ce sourire qui aide à alléger le coeur et
qui partage tant de chose sans un mot.
J’ai rencontré la spiritualité et la méditation qui m’ont permis la
paix et l’acceptation tout comme le pardon. Qui m’ont guidé dans
de merveilleuses rencontres avec moi-même plutôt que de répéter
sans cesse ce «pourquoi» et ces accusations.
La vie m’a mise à l’épreuve et successivement m’a présenté
d’autres séparations avec la maladie puis la disparition de mon
père, de ma mère, de mon petit ami et d’autres êtres chers;
Et j’ai ENFIN compris !
Comme cette lune qui monte, rayonnante et insouciante quoi qu’il
arrive je devais vénérer la vie et sa douceur. Honorer, célébrer
cette vie présente en tout temps et en toutes circonstances qui est
si abondante dans chaque recoin de matière, dans chaque atome
de l’univers, plutôt que de pleurer durant de longues années ceux
qui ont passé leur chemin vers le lointain.
Cette vie si douce si on la laisse couler.
Tellement joyeuse si on accepte de la faire rayonner, nous
traversant de toutes parts sans retenue ni jugements.
Et si généreuse si on l’embrasse et décidons d’Aimer chaque
instant, chose et moment.
Cette vie qui ne demande qu’à briller et qui nous invite, chacun à
ne pas avoir peur de nos richesses, de notre force et de laisser
libre cour à nos potentiels, à nos idées à notre créativité.
Avec ces quelques mots c’est ceci que je voudrais vous partager :
Aimez sans concessions ! Chantez, dansez, aimez-vous.
VOUS qui êtes si précieux et lumineux sans même que vous le
sachiez. Commencez par vous aimer « Vous » car tout commence
ici. C’est là le commencement de tous les changements même les
plus ambitieux.
Remerciez chaque instant de cette vie si riche et si précieuse et
laissez couler car finalement « tout est toujours OK ».
Frédérique
Merci à TipTop secrétariat pour la correction